jeudi 15 décembre 2011

Le théorème de Baisy-Thy

Nous étions quatre lascars, un voleur de voitures et trois voleurs de verres de bar
Le soleil tapait dur sur nos crânes, le mien reluit comme celui d'un chauve, et celui des trois autres qui sont chauves réfléchissent la lumière comme autant de boules à facettes.
Mais qu'est-ce qu'on fait là, au milieu de ce foutu désert ?
Tout est plat, pas d'eau, pas de palmiers, pas de femmes, pas d'alcool
Rien pour oublier notre mal de pieds
En plus, moi, j'ai les pieds déformés, et même mes semelles orthopédiques ne peuvent les empêcher de crier "ah ! ah non ! ah ! je vais crever !"
Mon instinct me le dit, c'est bientôt la fin. En même temps je le savais bien, pourquoi m'associer avec ces sales voleurs ? Pourquoi ne pas simplement chercher un emploi dans une banque, une banque claire avec des sièges en faux cuir, avec des secrétaires singes avec des lunettes, un petit chapeau rouge, et des lunettes... des lunettes.

"Hé Gloubiboulgoze, tu ramènes ta race ou quoi ?" c'est le voleur de voiture qui parle. Moi ? Je ne fais que voler des verres dans les bars. Il m'est arrivé de me faire prendre sur le fait, et torturer dans les sous-sols de ces mêmes bars, mais je m'en suis toujours sorti plus ou moins indemne. La seule fois où... Mais non, je ne veux pas en parler. Tenez, regardez cette cicatrice, ça devrait vous suffire pour comprendre l'idée.

La nuit tombe. La nuit est superbe dans le désert, elle déshabille le ciel tout enflammé. Et nous, on a plus qu'à regarder en maugréant "foutu ciel" ou ce genre de choses.

La vie est une longue chienne tranquille
Je m'effondre à terre et je décide de dormir
Demain le soleil tapera de nouveau, les boules à facettes recommenceront leur ballet, et on continuera à marcher vers je ne sais où. Une longue chienne tranquille.
Si je pouvais respirer un peu de sable et en finir, je le ferais.

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