jeudi 15 décembre 2011

Pataugeoire céleste

Il s'arrête enfin de pleuvoir après mille ans de déluges incessants. Vous avez lu la Bible, certains l'ont vécue. Noé, Moïse, Ramsès II, moi, Abraham, tous des enfoirés. Mais le pire c'est que moi je suis encore là pour en parler.

Oh oui parlons-en, je me souviens encore de mes petites bottines roses ridiculement tachées par la boue, je me souviens le cri des oiseaux dans la grisaille du matin, comme autant de moqueries malsaines, comme celles qu'on me faisait en secondaire, du genre "alors t'es plein de boue hein ? alors tu es un clochard".

Eh oui, car l'homme est une créature cruelle depuis sa plus tendre enfance. D'ailleurs existe-t-il une tendre enfance ? De la viande tendre, oui, ou encore un tapis-souris d'ordinateur avec un morceau tendre pour déposer son poignet dessus. Un vrai délice, c'est comme avoir un sein de femme qui nous protège et est toujours là, en réalité ou en rêve, pour nous dire "tu n'as qu'à poser ton poignet sur moi, et tu n'auras pas mal".
Heureusement il s'arrête de pleuvoir, je commençais à saturer, comme une plante qu'on arrose trop. Parce que le plantes, oui, c'est vrai, elles ont besoin d'eau, et tout le monde le sait. Mais si on les arrose trop, aha ! alors là autant oublier tout succès de poussage immédiatement. Un peu de soleil même, comme une caresse sur mes yeux, sauf que pour une fois ça ne fait pas mal.

Et tout ça libère un trop plein dans les cerveaux des gens, qui se mettent à vomir dans la rue tout ce qu'ils gardaient dans leur cœur depuis des jours, des semaines, des mois. Les messages, les insultes, les déclarations d'amour pleuvent, et du coup il se remet à pleuvoir. Je pense qu'on peut dire MERCI à tous ces enfoirés.

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